Au Bénin, le Centre de Perfectionnement aux Actions post-conflictuelles de Déminage et de Dépollution (CPADD), qui apporte conseil et assistance à des pays africains touchés par les mines terrestres et munitions non explosées, s’est doté d’un robot capable de détecter, d’enlever et de désamorcer les Engins Explosifs Improvisés (EEI), des armes utilisées notamment par des groupes terroristes. Inauguré en 2003, le CPADD est une École nationale à vocation régionale qui dispense des formations pour lutter contre les EEI, sécuriser des dépôts de munitions et réduire la prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC).
Le robot qui renforcera les capacités de formation du CPADD a été offert par un programme visant à prévenir et à lutter contre la propagation de l’extrémisme violent et du terrorisme du Sahel vers les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Baptisé « Mécanisme de stabilité pour les États côtiers » (MSEC), ce programme lancé en 2024 et déployé dans trois pays ouest-africains (Ghana, Togo et Bénin) est cofinancé par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères.
« Le robot de déminage est un merveilleux symbole d’une coopération axée sur des solutions pratiques et des résultats concrets », a souligné Miriam Danne, première secrétaire de l’ambassade d’Allemagne au Bénin. La diplomate s’exprimait lors de la remise du robot au CPADD situé à Ouidah (sud).
De son côté, le CPADD a indiqué que le robot, dont l’acquisition constitue « une véritable avancée technologique dans la lutte contre les EEI », permettra de « diminuer l’exposition au danger du personnel intervenant sur les EEI ». La formation sur ce robot sera au programme des stages les plus techniques dispensés au CPADD, a-t-on ajouté.
Le recours aux EEI s’est « spectaculairement accru » en Afrique de l’Ouest
En Afrique de l’Ouest, le recours aux EEI s’est « spectaculairement accru » entre 2014 et 2022, selon un rapport du Small Arms Survey. En 2022, ces armes ont été « abondamment » utilisées au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger et au Nigeria, et elles se sont répandues au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo, d’après ce rapport publié en novembre 2023. Les groupes armés font de ces armes une utilisation « intensive » pour les attaques perpétrées contre les forces de sécurité nationales ou internationales, les forces onusiennes ou la population civile, a-t-on lu dans ce document.
La menace terroriste, initialement localisée dans des pays sahéliens enclavés (Mali, Burkina Faso et Niger) commence à s’étendre vers les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, situés dans le golfe de Guinée, comme le Ghana, le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire. En raison de leur proximité géographique et socio-culturelle avec le Sahel, ces États sont confrontés à une propagation des activités terroristes à leurs zones septentrionales.
© dpa Deutsche Presse-Agentur









































































































































